Faire du Développement Durable un projet de territoire : plus facile à dire qu’à faire !

Publié le par Louis-Marie Vivant .


Bien des mots sont réunis dans ce titre : Développement Durable (économie, social, environnement), projet de territoire (Concertation, gouvernance, plan d’actions)
Toutes les échelles territoriales se sont risquées à ce petit jeu, peut-être tout simplement parce qu’il illustre concrètement leur mission première : construire et animer un projet de territoire pérenne, efficient et légitime.

Mais force est de constater la difficulté de faire vivre une telle dynamique, quand certains acteurs ne s’efforcent pas des les rendre prématurément « mortes-nées » : avant même l’ouverture de la Conférence environnementale, on entendait que les parties prenantes étaient trop nombreuses. On entendait aussi qu’il en manquait certaine, qui le prenait personnellement. Paradoxal.
On en reviendrait à regretter le Grenelle de l’environnement… Nostalgie…

Alors si réunir l’ensemble des parties prenantes autour d’un projet commun est difficile à l’échelle nationale, comment imaginer réussir à l’échelle internationale ?
Nostalgiques aussi de la ferveur de Copenhague, nous suivons depuis chacune des Conférences Internationales sur le Climat en attendant (en espérant ?) cet accord mondial, efficace et reconnu.
Et pourtant, nous ne manquons pas d’atouts dans la partie : des constats puissants (Rapports du GIEC), des scénarios éclairants et même un objectif partagé (Maintenir la montée des températures moyennes au dessous de 2°C).
Que nous manque-t-il ?
L’environnement, ce bien commun de l’humanité, valeur fondammentale de notre équilibre et de notre (sur)vie, ne serait-il finalement pas assez vendeur ?
Le dernier rapport co édité par l’ADEME et l’ARPP met en avant que celles 3% des publicités en 2013 mettaient en avant un argument écologique. 3%, ce n’est pas rien, mais ce n’est pas beaucoup quand même…

Et si on voyait les choses autrement ?

Comme peut être trop souvent, nous avons développé nos procédures en nous basant sur la théorie du devoir : les diagnostics, analyses, calculs nous imposent d’agir comme ça, alors nous devons le faire. Même si nous n’en avons pas envie…
Imaginons maintenant construire des dynamiques en nous basant sur la théorie du vouloir : Qu’avons-nous réellement envie de faire, et mieux encore, qu’avons-nous réellement envie de faire ensemble ?

Définition terrain de jeu

C’est comme passer de l’innovation produit (« Vous allez voir, ce produit répondra à vos attentes ! Si si ! ») à l’innovation par l’usage (« Dîtes moi qui vous êtes et nous construirons ensemble un produit nouveau, votre produit ») : on replace l’utilisateur final au centre de la problématique, et donc au centre de la solution !
Soyons économes : n’avons-nous pas suffisamment de besoins à assouvir pour en créer de nouveaux ?

Agir local, c’est l’idéal !

Soyons réalistes : plus le nombre d’acteurs sera restreint, et plus développer une dynamique dans laquelle chacun se reconnaîtra sera facile. L’ADEME, au travers des Familles à énergie positive (initiées par nos camarades de Prioriterre), l’a d’ailleurs bien compris en se limitant à la dimension du foyer familial.
Remontons à l’échelle du bassin de vie (communal ou inter communal), et imaginons demander aux acteurs locaux où ils ont envie d’aller, et où ils ont envie d’aller ensemble. Ils sont voisins finalement, et donc inter dépendants.
Mais alors il faut accepter de se laisser une marge d’incertitude, d’inconnue. A l’inverse des diagnostics froids et rigides, nous reposerons ici sur des dynamiques humaines, et par définition vivantes. Mais c’est justement cette réalité qui apportera toute sa richesse à la dynamique, et toute sa légitimité !
Il faudra aussi alors se donner du temps, pour apprendre à s’écouter, à se connaître et à se reconnaître dans une vision partagée qui se construit.

Soyons efficaces : Maintenant, l’ingénierie peut venir nourrir cette dynamique, en structurant les idées, en détaillant les projets.

Envies projets

Et en fonction des moyens humains, techniques et financiers à disposition, ces projets pourront se transformer en actions. Et comme ces actions seront le reflet opérationnel d’envies communes des acteurs locaux, elles viendront illustrer un projet de territoire pérenne, efficient et légitime. La boucle est bouclée !

« On nous dit le bonheur c’est le progrès, faites un pas en avant. Et c’est le progrès, mais ce n’est jamais le bonheur. Alors si on faisait un pas de côté ? »

Facile à dire ?

Peut-être, mais les résultats sont là, et tout ceux qui ont acceptés cette petite part de risque semblent unanimes : il y a beaucoup plus d’opportunités que de menaces à oser ouvrir l’oreille aux autres ! Certains territoires de montagne se reconnaîtront je penses…
Politique développement durable, projet de territoire, stratégie touristique, l’innovation par l’usage en est un des facteurs clés de succès – alliant vision long terme partagée et actions pragmatiques avec retour sur investissement rapide. Ce n’est pas nouveau, et ça nous va bien !

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