L’Outdoor & Mountain Industry Summit : passons aux actes !

Publié le par Thibault Liebenguth .


Le 19 octobre dernier, AIR Coop a participé au premier Outdoor & Mountain Industry Summit à Lyon. Cet événement était co-organisé par Outdoor Sports Valley, le Cluster Montagne et la région Auvergne-Rhône-Alpes. Cette journée avait pour ambition au travers de conférences, tables rondes et world-café (atelier de co-création) de se pencher sur la montagne d’aujourd’hui mais surtout de demain.

L’ouverture de la journée par Laurent Wauquiez, Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes donne le ton: il réaffirme le soutien de la région à l’économie de la montagne. Sauf que, comme attendu, le discours est court-termiste et manque cruellement de vision à plus long terme. Même si la diversification, l’innovation et la montagne 4 saisons sont invoquées, les actes montrent que la priorité reste la production de neige artificielle.
Englué dans les chiffres “officiels” de la montagne française et focalisé sur le ratio investissement / recette, la neige reste pour Laurent Wauquiez un cheval de bataille, avec pour objectif avoué l’augmentation significative de la surface de domaine skiable couverte par les enneigeurs. Au delà de l’appel à la diversification, qui est aujourd’hui devenu un marronnier pour nombre d’élus et professionnels, force est de constater, à quelques exceptions près, que cela se traduit souvent , dans les faits, par du saupoudrage d’actions et non un véritable changement en profondeur des modèles existants.

Nous le pensons chez AIR coop : être “touristique” n’est pas un but, mais un moyen. Un moyen au service des territoires et des hommes et femmes qui les habitent. Toutes les situations sont particulières, uniques. Et tous les futurs doivent l’être aussi.
Quelles sont réellement les situations socio-économiques de ces territoires, pris un par un ? Quelle dépendance, quelle inertie, quelles options ? Quelles richesses, quels patrimoines, quels potentiels ? Et aussi, et surtout : “Comment veulent vivre les personnes qui habitent localement ?”. Tout cela est complexe, et définitivement humain. Chaque situation est unique !

Ne pouvons-nous pas imaginer que nous avons standardisé, banalisé un produit, et par là-même les territoires supports ? D’ailleurs, ne pouvons-nous pas imaginer que nous vendons depuis toujours une activité, plutôt qu’une expérience ? Tignes n’est pas Bonneval-sur-Arc. Font-Romeu n’est pas les Orres. La montagne n’est pas qu’une piste de ski. Si nous vendons tous la même chose, alors nous sommes tous concurrents. Regardons les sites internet et les plaquettes de cette saison, et faisons-nous une idée : Et si on en prenait une au hasard, et qu’on échangeait le logo, est-ce qu’elle fonctionnerait encore… ?

Les conférences et tables rondes du matin, lors desquelles des professionnels de la montagne de divers horizons ont exposé les évolutions concrètes de leurs activités ont permis de se nourrir d’exemples. Les motivations et freins à la pratique outdoor / la collaboration entre acteurs / l’hybridation entre l’éducation, le loisir, la culture / la manière de consommer des clientèles asiatiques / la conduite du changement, ont notamment été abordés.

L’après-midi, 2 worlds-cafés ont permis de réfléchir à la montagne, l’outdoor et les jeunes, où comment imaginer la montagne et ses activités de pleine nature en 2038 ? Une partie de ces réflexions collectives ont été traduites en infographie par des pro du « Sketchnoting » !

Et après ?

Ce fut une journée d’échanges, de co-construction et de réseautage bien organisée. En revanche la problématique de ce type d’événement de co-création c’est l’après… Autant les conférences peuvent inspirer, apporter des début de réponses, mais comment capitaliser sur les moments de co-réflexion des world-café ?
Est-ce uniquement voué à ce que chacun puisse repartir avec des idées ?
Est-ce destiné à ce qu’une synthèse soit faite pour aussitôt retomber dans l’oubli ?
Ou est-ce le point de départ d’une réflexion qui sera poursuivie et suivie d’actions, de tests, de pilotes, pour réussir à changer les modèles ?

Romain Le Pemp

 

Crédits photos : ART PRISM + OSV + Romain Le Pemp